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quarta-feira, dezembro 31, 2003

Índice de hoje 

- Os números que marcaram a economia em 2003
- De string vermelho no réveillon
- Mais benefícios do alho

Os números que marcaram a economia em 2003 

Le Temps

Le taux de chômage à 4%, l'âge de la retraite peut-être repoussé à 67 ans, mais aussi l'euro à 1,25 dollar ou encore le prix moyen du café à 3 fr. 40. Suisse, européenne ou mondiale, l'actualité de l'année qui se clôt aujourd'hui peut se résumer à quelques données chiffrées

4%
Le taux de chômage n'en finit pas d'augmenter en Suisse. Conséquence d'une économie au ralenti, la barre des 150 000 chômeurs est franchie. Il faut remonter six ans en arrière pour retrouver un nombre aussi élevé de sans-emploi. Encore plus préoccupant, le phénomène touche de plein fouet les jeunes. 20% des chômeurs ont moins de 25 ans. Difficultés à trouver un apprentissage ou un premier emploi, le monde du travail offre un accueil glacial à cette relève. Si la reprise pointe son nez, les entreprises attendent encore pour engager. La tendance devrait s'inverser ce printemps, selon les instituts de prévisions conjoncturelles. Optimisme, modéré toutefois.

500.000.000
Cinq cents millions de francs, c'est le montant que tente de négocier Swiss depuis ce printemps afin de «passer l'hiver». En vain. Malgré l'assurance donnée à maintes reprises par André Dosé, le patron de la compagnie nationale, les discussions avec les banques n'ont toujours pas abouti. Et, pour ne rien arranger, le cafouillage au niveau du management, avec les départs de certains hauts cadres, dont le numéro deux William Meaney à peine en place depuis un an, ne rassure pas les investisseurs potentiels, ni d'ailleurs l'entrée de Swiss dans l'alliance Oneworld.

3,47
Le prix moyen d'un café au bistrot a encore grimpé cette année. Ironie du sort, le prix du café vert n'a jamais été si bas depuis au moins vingt ans. La livre vaut aujourd'hui 0,40 dollar, contre 1,20 dollar en 1980.

7,2%
C'est la croissance des Etats-Unis au 3e trimestre 2003, rythme le plus élevé depuis 1984. Ce chiffre est la progression du produit intérieur brut par rapport au 2e trimestre 2003, en données annualisées et corrigées des variations saisonnières. La reprise des investissements des entreprises y a largement contribué. Sur un an, la croissance américaine par rapport au 3e trimestre de 2002 est de 3,5%.

10 000
C'est le niveau (en points) qu'a franchi le Dow Jones Industrial Average le 11 décembre. C'était la première fois depuis mai 2002 que l'indice américain des 30 principales valeurs industrielles passait cette barre symbolique. Le record historique du DJIA a été atteint le 14 janvier 2000, à 11 723 points. De son côté, le SMI a gagné un peu plus de 18% en 2003, après avoir atteint, en mars, son niveau le plus bas depuis 1997 (moins de 3700 points) pour remonter à près de 5500 points en fin d'année.

655
C'est le nombre de suppressions d'emplois annoncées par Swisscom en 2003. Elles s'ajoutent aux 3000 postes qui ont disparu au cours des trois dernières années pour faire diminuer les coûts fixes de 100 millions de francs.

59 000
La crise est passée par là. Selon une étude de la HandelsZeitung auprès de 450 sociétés, les indemnités moyennes touchées par les administrateurs ont diminué de 66 000 francs en 2002 à 59 000 francs cette année, avec des différences notables entre Nestlé (553 000) et Novartis (236 000) par exemple.

5,835%
C'est le taux qui symbolise le «modèle Winterthur» du deuxième pilier. La société d'assurance a décidé en juillet de ramener de 7,2% à 5,454% pour les femmes et 5,835% pour les hommes le taux de conversion, du capital en rentes, des avoirs de la partie sur obligatoire du deuxième pilier. Plusieurs autres assureurs ont depuis aligné leur calcul, à la troisième virgule près, sur celui de la Winterthur.

1 846 422
Eté très chaud pour les Sources minérales Henniez. La demande, assoiffée par la canicule, explose. Le record de bouteilles écoulées en une seule journée est battu le 20 juin. Historique.

15 milliards
C'est la fortune estimée en francs par le mensuel économique Bilan de l'homme le plus riche de Suisse: Ingvar Kamprad. Fondateur de l'empire Ikea, le Suédois a aujourd'hui 77 ans.

3,3 millions
3,3 millions d'emplois américains seront délocalisés d'ici à 2015, selon une étude publiée en février. En 2003. Microsoft, IBM, Intel, Oracle, General Electric, Delta Air Lines ou encore Fluor ont choisi l'Inde et la Chine pour de nombreuses tâches.

10,4 millions
10,4 millions de spam sont envoyés chaque minute dans le monde. Phénomène plutôt amusant au début, le spam est devenu une nuisance dont les coûts sont encore sous-estimés.

3%
Ce petit chiffre a valu à la France et à l'Allemagne les foudres de Bruxelles à plusieurs reprises. Car il correspond au déficit budgétaire, en pourcentage du PIB, qu'un membre de la zone euro peut concéder au maximum. Or les deux poids lourds de l'économie européenne ne sont pas parvenus à respecter ce niveau. Et la situation ne s'annonce guère mieux en 2004.

67
A peine installé dans son nouveau Département de l'intérieur, Pascal Couchepin allume un nouveau pétard le 11 janvier. En marge d'un congrès radical, il dit que l'âge de la retraite pourrait augmenter à 66 ans dans dix ans, à 67 dans quinze. Cette fois, la méthode du hussard se retourne contre son auteur et coûtera, dit-on, des voix aux radicaux lors des élections d'octobre. Huit Suisses sur dix, selon un sondage publié cet automne, s'opposent à l'élévation de l'âge de la retraite. Et pour cause: 72% des Helvètes âgés de 55 à 65 ans sont encore actifs professionnellement, presque deux fois plus qu'en Allemagne par exemple. Pourquoi faire du zèle, se demande la «génération 2e pilier», éduquée dans l'idée d'un progrès constant des prestations sociales? Mais la Suisse n'échappera pas au débat qui enflamme déjà la France, l'Italie et l'Autriche en 2003: le déséquilibre démographique et l'état des caisses fédérales ne laissent pas d'autre solution. Est-ce une catastrophe? Pas forcément. Après une grande discussion nationale, la Finlande a déjà relevé l'âge moyen de 1,5 an en cinq ans et ne s'en porte pas plus mal.

35%
Il s'agit du taux d'imposition à la source que les banques suisses appliqueront aux intérêts de l'épargne des résidents de l'Union européenne (UE) à partir de 2011. Dans l'intervalle, ce taux sera de 15%, puis de 20%. Les clients étrangers pourront choisir entre la retenue d'impôt et une déclaration volontaire aux autorités fiscales de leur pays. 75% du produit de la retenue reviendront aux Etats membres de l'UE, la Suisse encaissant les 25% restants. Cette solution négociée avec Bruxelles permet à la Suisse de préserver son secret bancaire tout en satisfaisant l'objectif européen qui vise à combattre l'évasion fiscale.

G-21
Le G21 (groupe de 21 pays émergents) s'est constitué dans le sillage de la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en septembre. C'était la première fois qu'ils ont fait bloc dans les négociations commerciales contre l'Union européenne et les Etats-Unis. Ces derniers consacrent 300 milliards de dollars pour soutenir leur agriculture. Les pays du G21 exigent le démantèlement de ces subventions et l'accès pour leurs produits aux marchés européens et américains.

1$25
Un euro vaut... En décembre, la parité euro dollar a franchi presque chaque jour un «plus haut historique», selon la formule consacrée sur les marchés financiers. En douze mois, la monnaie unique est passée de 1,04 dollar à plus de 1,25. L'explosion des déficits budgétaire et extérieur américains ainsi que la faiblesse du principal taux d'intérêt de la réserve fédérale américaine (1% contre 2% pour la Banque centrale européenne) rendent le billet vert moins attractif aux yeux des investisseurs. Cette force de l'euro pénalise les exportateurs européens et pourrait menacer la reprise économique. A l'inverse, la faiblesse du dollar vient appuyer le redémarrage de l'économie des Etats-Unis en stimulant la demande pour les produits américains.

418$
C'est le cours en dollars de l'once d'or du 29 décembre 2003. Il a atteint un sommet historique inégalé depuis 1996, pendant que le dollar continuait de chuter.

De string vermelho no réveillon 

Le Temps

Anna Lietti
Porter un sous-vêtement rouge porte-bonheur le soir du 31, est-ce une mode ou une tradition? Quand les traditions elles-mêmes sont à la mode, la réponse est assez embrouillée. Notez l'extrême complexité sociologique qui sous-tend le témoignage de Léo: «Cette histoire de sous-vêtements rouges, je l'ai entendue pour la première fois à Barcelone, l'année dernière, lors d'une soirée entre amis: ça venait d'Italie, c'était le truc importé du moment. Mon ami et moi retrouvions à ce moment-là une forme de volonté de tradition dans notre couple et nous nous sommes laissé influencer par la récupération commerciale de cette coutume.» Et voilà tradition, mode et marketing joyeusement fusionnés. Champagne!

Chasser les mauvais esprits
La tradition italienne veut donc que l'on porte un sous-vêtement couleur diablotin pour le réveillon: on chasse ainsi les mauvais esprits et on appelle la chance durant l'année à venir. Voici quelques années, ce vermillon hivernal a commencé à s'imposer également dans nos vitrines, salué par une demande que certains disent frénétique: «La première année d'ouverture du magasin, ça a été la folie, raconte Blanca Garcia, responsable de «Rêve de femme» à Lausanne, une petite boutique ouverte en 2000 et qui mise sur des marques italiennes moyen de gamme. Nous avions bien vendu pour Noël et j'ai commis l'erreur de partir en vacances, pensant que le gros du stress était passé. Le 31, la vendeuse m'a appelée, affolée. On était en rupture de stock, c'était la folie: si nous avions suspendu un string rouge au Grand Pont, les clientes auraient plongé pour l'attraper!» Depuis, Blanca Garcia commande «massivement» du rouge pour la fin de l'année, piochant dans les collections spéciales conçues pour les fêtes par les fabricants italiens. Le hit de cette année: un body-string Jolidon avec laçages devant et derrière, mais aussi le string rouge agrémenté d'un petit brillant, qui a l'avantage de cumuler deux musts sur un minimum de centimètres carrés. La clientèle de la boutique lausannoise est composée de 30 à 40% d'hommes, parfois très jeunes: «Je vois des garçons de 17 ans qui viennent choisir une pièce pour leur copine. Ils ne se gênent pas et connaissent parfaitement les tailles.»

Boule de Noël coquine
Chaque année, dit Blanca Garcia, la demande de rouge augmente. Et si, au Bon Génie, on constate plutôt un fléchissement par rapport à 2002 (au profit notamment du string bijou en d'autres coloris), chez Globus Genève, Patrick Capt, responsable de la confection, est préoccupé: «On va manquer de strings rouges d'ici à la fin de l'année.» Pourtant, à l'instar de Sloggy, toutes les marques ou presque s'y sont mises, de Calvin Klein à Calida, de Lejaby à Hanro, pour proposer, seul ou accompagné, le petit triangle vermillon à poser sous le sapin. Ou dessus: Globus lingerie n'a-t-il pas inventé la boule de Noël coquine avec ce que vous savez à l'intérieur? D'ici à ce que le Père Noël se serve de l'objet pour nouer ses boucles blanches en catogan avant de plonger nu dans le Rhône, il n'y a qu'un pas.
La tendance des vitrines de lingerie à rougir en fin d'année ayant commencé en Suisse il y a une dizaine d'années, on peut parler, plus que d'une mode, d'une habitude qui promet de durer. La marque Beldona, par exemple, a stabilisé sa production vermillon à 30% en période de fêtes. Mais quel lien avec la tradition d'origine? Les acheteurs de sous-vêtements savent-ils seulement que le rouge porte chance le soir du réveillon? Blanca Garcia assure que oui. Eva Sailer, directrice des relations publiques de Triumph, Sloggy et Valisère pour l'Europe, en doute: «Je crois que les gens ont pris l'habitude d'offrir des sous-vêtements à Noël et que le rouge s'impose naturellement comme la couleur de cette fête, sans plus.» La tradition, en voyageant, se serait en quelque sorte diluée.
A l'attention des esprits ludiques qui souhaitent remonter aux sources de la joyeuse coutume, deux conseils: méfiez-vous des rajouts plus commerciaux qu'authentiques. Admettons (mais ce n'est pas certifié) que le sous-vêtement porte-bonheur doive être offert. A notre connaissance, il n'a nullement besoin d'être neuf et surtout ne réclame pas à grands cris d'être brûlé le lendemain matin! Et aussi: n'oubliez pas que, comme le dit la conseillère en images Liisa Biéler, «si le rouge peut être extrêmement chic, il risque aussi de tomber dans la vulgarité». Le tout est de choisir la bonne nuance: rouge allant vers le bleuté sur les peaux à fond jaune (mates) et rouge allant vers l'orangé pour les peaux plus rosées.
Quant à l'efficacité du porte-bonheur, soyons clairs, elle n'est pas garantie. Prenez l'année 2003 de Léo: séparation d'avec son ami, burn-out. Le soir du 31 décembre, c'est décidé, il le passera en boxer beige. Mais il avalera douze grains de raisin (lire encadré).

Mais benefícios do alho 

BBC Brasil

A química que dá ao alho seu forte sabor pode ser usada em um remédio "inteligente" para combater o câncer, informou a revista especializada Terapias Moleculares contra o Câncer.
O anúncio foi feito poucos dias depois de ter sido revelado que a mesma substância, a alicina, poderia ser usada no tratamento contra superbactérias hospitalares.
O tratamento contra o câncer se beneficia da reação química natural do alho, que resulta na alicina.
A reação pode ser estimulada no local do próprio tumor, segundo a revista.

Tóxico mas benéfico
A Alicina é uma substância tóxica, porém instável, que se dissolve rapidamente e sem causar nenhum dano quando ingerida.
Ela não está presente em dentes inteiros de alho, mas é resultado de uma reação bioquímica entre duas substâncias mantidas separadas em compartimentos minúsculos em cada dente de alho - a enzima alinase e uma substância normalmente inerte, a aliina.
Quando o dente é amassado, como na culinária, por exemplo, as membranas que separam os compartimentos se quebram e a alicina é produzida.
Pesquisadores israelenses decidiram tentar recriar esta reação tóxica no local do tumor.
Para isso, eles usaram um anticorpo programado para reconhecer receptores distintos na superfície das células de tumores.
O anticorpo foi quimicamente ligado à alinase e injetado na corrente sanguínea, onde buscou células cancerígenas.
A aliina também foi injetada. Quando ela encontrou a alinase, a reação bioquímica ocorreu, transformando as moléculas de aliina em alicina, que penetraram e mataram as células do tumor.

As células saudáveis permanecem intactas, já que elas não atraem os anticorpos.
Os pesquisadores do Instituto Weizmann, em Rehovet, usaram a técnica com sucesso para impedir o crescimento de tumores em estômagos de camundongos.
Para eles, o método pode funcionar para a maior parte dos tipos de câncer, desde que um anticorpo específico seja criado para reconhecer as células do tumor.
A técnica pode, inclusive, se mostrar inestimável para evitar a metástase (quando as células cancerígenas se espalham pelo corpo) depois de cirurgias para extração de tumores.
David Mirelman, que liderou a pesquisa, disse: "Mesmo que médicos não consigam identificar a localização das células cancerígenas em uma metástase, a combinação anticorpo-alinase-aliina deveria encontrá-las e destruí-las em qualquer lugar no corpo humano".
As propriedades medicinais do alho não são novidade, mas segundo Sara Hiom, da assessoria do Instituto de Pesquisa do Câncer da Grã-Bretanha, "o desafio agora será desenvolver novos métodos contra diferentes tipos de células cancerígenas".

terça-feira, dezembro 30, 2003

Neurociências, gosto, consciência e prazer 

Le Monde

A quels bouleversements conduira l'entrée des neurosciences dans le champ des fonctions sensorielles de notre espèce ? Sans doute à rien de moins qu'à une nouvelle compréhension, exhaustive et cohérente, de "l'homme sensoriel", une compréhension en trois dimensions : à la fois quantitative, qualitative et hédonique. Peut-être aussi à une nouvelle approche de la biologie de la conscience et à une nouvelle perception du réel. Telle est aujourd'hui la certitude affichée de ceux qui, comme le professeur Patrick Mac Leod, président de l'Institut du goût et directeur depuis un quart de siècle du laboratoire de neurophysiologie sensorielle de l'Ecole pratique des hautes études, ont largement contribué aux dernières avancées. Signe que la science ne craint plus de s'aventurer dans ce domaine original qui n'intéressait, jusqu'à présent, que philosophes ou gastronomes n'abordant la question que sous l'angle du concept du goût, du plaisir et de l'émotion sensorielle.
Les neurosciences sont avant tout centrées sur l'étude des cellules spécialisées du système nerveux que sont les neurones. Mais leur domaine d'activité s'étend de plus en plus, de manière spectaculaire, tant du côté de l'infiniment petit (la biologie moléculaire) que de celui de l'"infiniment grand" (le cerveau humain des sciences cognitives). "Nous percevons désormais notre cerveau comme un gigantesque réseau de neurones interconnectés, ces neurones étant eux-mêmes compris comme de gigantesques ensembles de molécules dont les interactions n'en finissent pas de nous surprendre par leur richesse et par leur complexité", expliquait, le 18 décembre à Paris, le professeur Mac Leod lors d'une conférence donnée dans le cadre de l'association Culture vin sur le thème "Goût, conscience, plaisir".

LA MISE EN BOUCHE
Plutôt que de se borner au caractère polysémique de la notion de goût, les spécialistes de neurobiologie sensorielle préfèrent aujourd'hui parler d'une représentation multisensorielle de l'"objet" dégusté. En d'autres termes, dans l'immense majorité de nos expériences alimentaires et gustatives, tous nos sens sont, de manière consciente ou inconsciente, concernés. La vision - de loin notre fonction sensitive la plus importante - intervient en premier, bien en amont de la mise en bouche. Elle fait un premier appel à nos souvenirs, transférant dans notre "mémoire de travail" une première ébauche de ce que nous nous apprêtons à ressentir.
A l'approche des lèvres, la fonction olfactive entre en jeu pour confirmer ou infirmer, préciser, amplifier, sculpter l'image sensorielle attendue. Dans la cavité buccale, l'olfaction rétronasale prend le relais, en même temps que les messages des bourgeons du goût et ceux de la somesthésie (le tactile, le chaud, le froid, l'astringence...), dans laquelle les dents jouent un rôle essentiel correspondant à la moitié des informations mécanoréceptrices lors de la mastication.
C'est à partir de cet instant que les choses, soudain, se compliquent. On sait désormais que le message brut qui vient ainsi d'être élaboré sera façonné en deux étapes avant d'émerger à notre conscience. La première étape consiste en l'élaboration d'une image distincte pour chacune des voies sensorielles concernées.
La seconde est la réunion de toutes ces images pour former une représentation consciente de l'objet intrabuccal au niveau de la face inférieure du lobe frontal du cerveau. Une représentation dont chaque "pixel" est constitué d'un neurone connecté à plusieurs voies sensorielles. A cette représentation intégralement multisensorielle viennent encore s'intégrer des messages hédoniques (le plaisir) et sémantiques (les mots pour dire ce que l'on ressent) en provenance de la mémoire, ce qui lui confère d'infinies "colorations" supplémentaires. Avec ces neurones totalement holographiques, on est bien loin de la conception du découpage cérébral en zones spécialisées dans telle ou telle fonction sensitive élaborée depuis un siècle et qui, souvent encore, est enseignée. "Ces données nouvelles n'ont malheureusement pas encore été intégrées dans la culture générale qui doit être celle du troisième millénaire", estime le professeur Mac Leod.
C'est dans le cadre de cette physiologie sensorielle revisitée par les neurosciences que s'inscrivent divers travaux de recherche aux applications très concrètes, notamment dans le monde de la dégustation. "Contrairement à une idée très répandue, nous savons aujourd'hui que les professionnels de la dégustation n'ont pas des capacités sensitives supérieures à la normale, explique Frédéric Brochet, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, biologiste et œnologue. En revanche, ils peuvent établir des relations beaucoup plus élaborées entre les éléments qu'ils perçoivent et la manière dont ils les décrivent."

DES OBJETS D'EXPÉRIENCE
Les recherches en cours conduisent d'autre part à établir, d'ores et déjà, des différences objectivables entre la conscience du "plaisir" (qui prend racine au niveau de l'hypothalamus) et celle de l'"émotion", correspondant à une activité temporaire du cerveau touchant à une forme de paroxysme neuronal au sein du cortex interhémisphérique.
"Si le professeur Mac Leod et ses collègues ont raison, je veux dire si personne ne perçoit la même chose en matière de sens chimiques, s'il n'y a pas, comme ils le disent, d'"observateur standard", alors cela signifie que le goût est vraiment, pour l'essentiel, construit socialement", résume Claude Fischler, sociologue, directeur de recherche au CNRS. Nos aliments pourraient ainsi devenir des objets d'expérience parmi d'autres qui permettraient, bientôt, de faire la part entre ce qui est de l'ordre de la perception et ce qui s'enracine dans une géographie qui reste à explorer scientifiquement : celle de l'inconscient collectif.
Jean-Yves Nau

Le rituel de la dégustation sous le microscope
Claude Fischler et Saadi Lahlou (Laboratoire de psychologie sociale, Ecole des hautes études en sciences sociales) viennent, avec plusieurs de leurs doctorants, de lancer une étude scientifique sur le rituel de la dégustation. " Nous avions filmé et enregistré sous toutes les coutures une dégustation expérimentale de vins", expliquent-ils. Ce travail vise notamment à établir, sur la base des travaux du professeur Mac Leod, s'il existe, au niveau microsocial, un ensemble de mécanismes de communication verbale et non verbale, d'interaction et d'échange, d'influence et d'imitation, de négociation, qui tendent à "construire l'objet vin".
"De fait, nos dégustateurs, tout en ayant été très silencieux et concentrés au début, car intimidés par l'arsenal d'observation, ont majoritairement déclaré apprécier plus le même vin, expliquent-ils. Nous n'aurons pas trop des mois à venir pour dépouiller l'ensemble des données : notes de dégustation, observation directe, vidéos prises par cinq caméras et bande sonore."

segunda-feira, dezembro 29, 2003

Índice de hoje 

- As tristes vidas das raparigas na Arábia Saudita
- Sobre as origens do cavalo
- Em 10 anos o telemóvel conquistou o planeta
- Sadam tem em bancos estrangeiros 40 mil milhões de dólares

As tristes vidas das raparigas na Arábia Saudita 

Le Monde

"Pourquoi suis-je née fille ? Ce pays est un pays d'hommes et j'aurais voulu en être !" A l'âge de 13 ans, Leïla - ce n'est pas son vrai prénom - mesure déjà l'étendue des frustrations que sa condition féminine lui vaudra dans le pays qui est le sien : l'Arabie saoudite.
L'autre jour, sa mère s'est fait interpeller dans la rue par un moutawaa (un agent chargé de faire respecter la vertu et d'interdire le vice) qui lui a enjoint de couvrir la tête de sa gamine, alors même qu'à cet âge le voile n'est pas obligatoire. Les protestations de la mère n'y firent rien. Leïla a dû couvrir ses jolis cheveux noirs bouclés.
La plupart des Saoudiennes disent qu'elles porteraient librement le voile parce que l'islam, selon elles, le veut. Mais ce couvre-chef devient insupportable pour les plus ouvertes d'entre elles, à cause de la conception qu'on s'en fait ici, si étroite que le moindre bout de chair doit disparaître, les réduisant à des ombres noires informes et uniformes, mais surtout parce qu'il incarne tous les interdits qui leur sont imposés. La région du Nejd, où se trouve la capitale, Riyad, concentre ces tabous jusqu'à la caricature. L'air est plus respirable dans les provinces orientales et occidentales du royaume.
Par ces temps de discussions sur les réformes possibles, les plus audacieuses des Saoudiennes ne veulent pas que la femme soit laissée pour compte. Les femmes de plume s'expriment dans la presse, et les universitaires tentent d'introduire des idées nouvelles dans leurs cours. Mais elles le font à la manière des équilibristes, tant l'accusation de "laïcité", qui équivaut à une quasi-mise à l'index, est facile dans une société bardée de convictions rigides, entretenues à plaisir par tous ceux qui ne veulent pas que cela change, singulièrement la fameuse agence de rectitude morale que représentent l'organisme des moutawiineet ses affidés. "Quand on aura changé le statut de la femme, on aura réglé la moitié des problèmes de ce pays, affirme un homme d'affaires, et c'est par le biais du droit public que sera acquis le droit privé. Reconnaître leur droit à différents emplois sera le premier pas vers la reconnaissance de tous les autres."
Des jeunes filles d'une vingtaine d'années ont accepté de raconter le carcan quasi inquisitorial dans lequel sont corsetées les jeunes de leur âge. Ces étudiantes, dont on taira les noms pour des raisons aisément compréhensibles, admettent que la majorité de leurs collègues, voire de la société, se satisfont de la situation actuelle, soit par conviction, ayant été élevées dans cet esprit, soit par "opportunisme", parce que c'est le meilleur moyen de se faire une petite place au soleil.
Elles font leurs études à la section féminine de l'université Roi-Saoud, à Riyad, et décrivent la régression d'un établissement qui, de pionnier en matière d'ouverture, est devenu au fil des ans synonyme de contraintes et de claustration. Quand les premières bachelières du royaume s'y sont inscrites vers la fin des années 1960, le corps enseignant y était exclusivement masculin et les étudiantes étaient libres de porter, ou non, le voile et l'abaya, l'ample manteau noir qui enveloppe désormais toutes les filles. C'est dans la première fournée de diplômées des facultés de Riyad qu'ont été recrutées les premières enseignantes universitaires, avant que ne soit carrément créée une section féminine, mesure qu'augmentait le nombre de candidates.
Elles y évoluaient à leur aise entre femmes, libres de se comporter comme elles le voulaient, l'enceinte de la section étant interdite aux hommes, à l'exception des professeurs masculins. Ceux-ci, à l'instar de leurs collègues femmes, dispensaient leurs cours face à leurs élèves, comme dans n'importe quelle autre tribune du genre à travers le monde.
Le point de rupture survint vers la fin des années 1980, notamment lors de la guerre de libération du Koweït de l'invasion irakienne, en 1991. Un groupe de jeunes femmes ayant osé prendre le volant pour réclamer le droit de conduire, leur audace provoqua une levée de boucliers des ultraconservateurs, qui crièrent au scandale et au vice. L'université fut pointée du doigt comme un foyer de décadence. Les enseignantes qui avaient participé au mouvement de protestation furent démises de leurs fonctions ; le recteur de l'université créa une section féminine de hautes études islamiques et instaura la séparation totale entre les deux sexes. Depuis, tout professeur de sexe masculin administre son cours à distance, via un système vidéo interne.
En l'absence d'une réaction de l'Etat, les ultrareligieux pouvaient désormais agir à leur guise. Entre le pouvoir politique et le pouvoir religieux, un système de vases communicants existe, commente un universitaire : "Quand le premier faiblit, le second se renforce." Petit à petit, le rigorisme est devenu tel qu'il en est caricatural. La religion a été abusivement introduite partout, jusque dans les petits détails.
Paroles de jeunes filles : il est interdit de sortir du campus lorsqu'on dispose de temps libre. Pour rendre cette règle incontournable, l'enseignement a été concentré entre 8 heures et midi, officiellement pour libérer les étudiantes le reste de la journée ; en réalité, disent-elles, pour tuer l'idée même de temps libre. Et si l'une d'elles est obligée d'attendre l'arrivée de son chauffeur, de son père ou de son frère pour la ramener chez elle par exemple, elle est supposée se replier sur une salle ad hoc, où un système vidéo assène en boucle des principes de conduite prétendument musulmans.
Mais gare aussi à celle qui, pour une raison quelconque, arriverait avant l'heure d'ouverture. "Récemment, parce qu'il devait prendre l'avion à 8 heures, un père avait accompagné sa fille à l'université une heure plus tôt. Ce qui valut à cette dernière un interrogatoire en règle" de la part des gardiennes de la morale, ces jeunes femmes aussi jeunes que leurs "victimes", chargées par les moutawiine de faire "interdire le vice et respecter la vertu" au sein du campus.
Ces vigiles gardent l'œil sur tout, estimant n'avoir de comptes à rendre à personne, bien qu'aucune loi n'existe qui leur dicterait une telle conduite. Résultat, alors qu'à l'intérieur du campus il n'y a pas l'ombre d'un homme à l'horizon, les étudiantes se voient imposer une manière de se vêtir : pas de couleurs vives, le noir, le marron, le gris et leurs apparentés étant les seules tolérées. Les chemisiers doivent impérativement avoir des manches longues et les jupes couvrir la totalité des jambes jusqu'à la cheville. "Celles qui contreviendraient à la règle se voient obligées d'acheter auprès de ces cerbères des tenues "correctes" puis de remplir un procès-verbal admettant leur "faute"." Et que dire de celles qui osent se faire refaire les sourcils - comme c'est un peu la mode partout dans les pays du Proche-Orient -, se vernir les ongles ou se maquiller...
Il est interdit de rire bruyamment. A l'occasion d'une sortie organisée par l'université, les étudiantes sont non seulement tenues de se couvrir "correctement" des pieds à la tête, mais le déplacement se fait dans un autocar aux vitres entièrement fumées.
Il est interdit d'avoir un ordinateur portable à l'intérieur du campus. L'utilisation du téléphone mobile est suspecte, de même que tout tête-à-tête de deux jeunes filles dans un local. Un exemple : après un cours de langue pour lequel les enseignantes demandent à leurs étudiantes de se procurer des revues étrangères à fin de traduction, deux jeunes filles feuilletaient ensemble une revue, à la recherche d'un texte à soumettre au professeur. Les vigiles aux aguets ont bondi et mené l'enquête, jugeant le duo suspect. On en rirait presque si, pour les intéressées, la situation ne frisait le tragique. Comme le dit une étudiante, l'équation de base tient en ceci : "La femme, c'est tout simplement le vice." Tout comportement jugé non correct se solde par la signature d'un procès-verbal dans lequel l'étudiante reconnaît être en faute.
Pour interdire la célébration de la Saint-Valentin, les gardiennes saisissent tout ce qui, de près ou de loin, pourrait rappeler la fête, la couleur rouge devenant à cette occasion le symbole du vice, qu'il s'agisse d'une rose, d'un sac ou de quoi que ce soit d'autre. Comme pour contrer le diable, elles intensifient alors la distribution, à l'entrée et à l'intérieur du campus, de manuels, dépliants et cassettes audio réexpliquant les règles de conduite prétendument correctes. Parallèlement, le fameux organisme chargé de faire "respecter la vertu et interdire le vice" saisit tout ce qui peut rappeler la Saint-Valentin en ville, interdisant même aux marchands de fleurs de vendre des roses rouges ce jour-là.
En un mot comme en mille, le carcan éducatif, selon l'expression d'une universitaire, "terrifie plus qu'il n'éduque, provoque refoulements et crises". "D'aucuns prétendent que tout cela vise à protéger la gent féminine. Cela n'est-il pas un aveu d'échec de l'éducation des hommes ? Eux ont droit à tout. On leur enseigne leurs droits, jamais leurs devoirs. Les filles, elles, n'ont quasiment aucun droit, rien que des devoirs à respecter."
Certains croient avoir trouvé une solution dans la création de centres commerciaux exclusivement réservés aux femmes. Ils font valoir qu'elles y seraient plus à leur aise. Ce qui est peut-être vrai, de l'aveu même de certaines femmes, mais "cela revient à chercher à traiter les symptômes et non le mal à sa racine", écrivait le 9 décembre Mme Abir Mishkhas dans le quotidien Saudi Gazette. "Ce serait ignorer le problème de fond au profit de solutions temporaires (...). Car quoi qu'on fasse ou dise, hommes et femmes doivent communiquer au quotidien. Et pas seulement à l'intérieur de la famille, mais aussi avec les chauffeurs de taxi, les caissiers des supermarchés, les agents de police et les simples passants. Même si nous créons des villes unisexes, les femmes ne devront-elles pas avoir affaire à un membre mâle de l'administration officielle à un moment ou un autre ? Les femmes d'affaires ne sont-elles pas obligées d'avoir un homme pour agent ?"
Soulignant, exemples à l'appui, que rien dans l'islam n'interdit aux femmes de participer normalement à la vie de la cité, Mme Mishkhas tourne en ridicule les auteurs de cette idée folle, se demandant pourquoi "ceux-là même qui proposent aujourd'hui la séparation des centres commerciaux sur la base du sexe" ne se sont jamais indignés, depuis le temps que cela dure, que "les vendeurs de lingerie féminine soient des hommes", précisément parce que les femmes n'ont pas le droit d'être marchandes en ville. "Le fond de l'affaire, dit-elle, tient au fait que (...) la plupart des hommes ont un vrai problème dans leur relation à la femme. Ils doivent tout simplement apprendre à la respecter."
Plus virulent, l'universitaire et éditorialiste Souleiman Al-Hattlan, dans un article publié par le quotidien Al-Watan, le 12 décembre, rapportait, sous le titre : "Maccarthysme à la saoudienne", une conversation autour du droit des femmes à conduire une voiture. Atterré par les arguments de ceux qui continuent de s'y opposer, il s'emportait contre les fanatiques, lesquels s'abritent derrière la religion pour imposer les interdits, et contre tous les intellectuels qui les ont caressés dans le sens du poil, occultant toutes les réalités d'une société percluse de problèmes.
Quant aux femmes, "l'injustice outrageante qui leur a été faite dans notre société, la relégation de leur humanité et de leur nationalisme derrière des barreaux de tabous et de défiance, ne sont rien d'autre, assénait-il, qu'une injustice que nous nous sommes faite à nous-mêmes. N'est-il pas honteux que nous tous, malgré nos parcours intellectuels multiples, nos expériences sociales variées, nous soyons devenus des produits du même moule inodore, incolore et sans saveur ? Comment notre regard sur les femmes est-il devenu prisonnier d'une poignée de pré- islamistes ?"
Mouna Naïm

Sobre as origens do cavalo 

Le Monde

Quelle est l'origine des premiers chevaux européens ? Ceux-ci proviennent-ils d'une seule espèce, apparue il y a un peu plus de deux millions d'années, connue sous le nom d'Equus stenonis ? Ou ce terme désigne-t-il, en fait, deux espèces distinctes, comme le laissent penser de récentes études morphologiques menées sur des spécimens fossiles provenant respectivement d'Italie et d'Europe de l'Ouest ? Les paléontologues en débattront sans doute encore longtemps, tant la dizaine de chevaux sauvages et domestiques aujourd'hui disséminés dans l'Ancien Monde restent muets sur la diversité passée de cette famille.
Pour ceux que fascine l'origine des mots, et qui s'interrogent plus précisément sur celle de "cheval", L'Etonnante Histoire des noms des mammifères (Robert Laffont, 486 p., 24 euros), en revanche, apportera des réponses. Rédigé par Henriette Walter, professeur émérite de linguistique à l'université de Haute-Bretagne, et Pierre Avenas, directeur de recherche-développement dans l'industrie chimique et passionné d'étymologie, ce surprenant ouvrage dit tout des noms de quelque trois cents mammifères. De la musaraigne étrusque à la baleine bleue - en passant, bien sûr, par la plus noble conquête de l'homme.
"Le cheval a été d'une importance incontestable dans la progression des populations porteuses des langues indo-européennes et il a connu diverses dénominations au cours des millénaires", rappellent ces deux puristes. On situe en effet la domestication de l'espèce aux alentours du IIIe millénaire av. J.-C., à partir, sans doute, du cheval sauvage de Prjevalski, dont il ne reste plus aujourd'hui que quelques représentants.
La façon la plus ancienne de nommer le cheval ? Il semble que ce soit celle qui a survécu dans l'anglais mare (jument) - racine que l'on retrouve aussi dans "maréchal": à l'origine, le nom du serviteur qui s'occupait des chevaux. La façon la plus commune, elle, fut sans doute une forme indo-européenne. Par les caprices de l'évolution phonétique, c'est en effet cette racine que l'on retrouve à la fois dans le latin equus et dans le grec hippos, ainsi que dans le celtique epo.
"Epona est une des rares divinités gauloises dont le culte se soit répandu dans une grande partie de l'Empire romain. Sur les bas-reliefs et sous forme de statuettes, elle est toujours représentée à cheval ou entourée de poneys et d'équidés divers, ce qui illustre l'étymologie de son nom", précisent Henriette Walter et Pierre Avenas. Ce n'est cependant pas du gaulois epo que vient notre "cheval", pas plus que le cavallo italien, le caballo espagnol ou le cabalo portugais.
Ces langues romanes ne se sont pas non plus inspirées du grec - qui, de l'hippocampe à l'hippopotame en passant par l'hipparion, a pourtant donné bien d'autres noms d'animaux. Ni même du latin equus - bien que les langues ibériques en aient conservé un dérivé pour désigner la jument : yegua en espagnol, égua en portugais. C'est dans un autre nom latin qu'elles ont trouvé leur source : le terme caballus, qui désignait dans un premier temps un cheval de trait ou un mauvais cheval.

LIGNÉE DES LIPIZZANS
Du latin caballus au cheval français, combien de siècles se sont écoulés ? C'est en tout cas un voyage dans l'autre sens du temps qu'a décidé de faire Maria Franchini, spécialiste du monde équestre, et plus encore Giuseppe Maresca, torréfacteur à Naples devenu éleveur de chevaux.
Leur œuvre commune : La Fabuleuse Aventure du cheval napolitain (éd. Zulma, 128 p., 18 euros). Ou la ténacité d'un homme qui a redonné vie à une race équine venue du fond des âges : le noir cheval de Naples, monture idéale pour les ballets équestres qui firent jadis la renommée de cette ville. Largement répandu à travers l'Europe du XVIe siècle, il faisait l'ornement de nombreuses cours princières comme cheval de manège et de parade, et un peu de son sang coule aujourd'hui encore dans les veines de certaines lignées des fameux lipizzans. Cette race rare, à la morphologie élégante et puissante, n'en a pas moins pratiquement disparu.
Quand Giuseppe Maresca, lors d'un voyage d'affaires au Brésil, en 1969 - il est alors jeune homme -, apprend par hasard l'existence du "cheval napolitain", quand, surtout, il découvre que ce cheval mythique a peut-être déjà disparu sans laisser de traces, il se prend au jeu. D'Italie en Autriche et d'Autriche en Serbie, il mettra plus de dix ans à retrouver la piste de Neapolitano, descendant en ligne directe d'un pur napolitain utilisé à la fin du XVIIIe siècle pour produire les lipizzans. Après diverses péripéties et difficultés administratives, il finira par le ramener dans sa région d'origine. L'année suivante naîtront deux poulains, puis deux pouliches.
Dix ans plus tard, Neapolitano est mort depuis longtemps, mais la famille s'est considérablement agrandie : quarante sujets à ce jour, tous dotés d'une carte d'identité génétique. La Commission européenne encourageant désormais l'élevage des races locales historiquement reconnues, la faculté de zootechnie de Naples a pris contact avec l'éleveur pour répertorier les données biométriques de ses chevaux, afin de définir le standard de la race. Et le ministère de l'agriculture a enfin délivré le stud-book tant espéré. Comme le dit Giuseppe Maresca : "Le cheval a porté l'histoire de Naples sur son dos, aujourd'hui ce sont mes rêves qu'il porte."
Catherine Vincent

Em 10 anos o telemóvel conquistou o planeta 

Le Monde

Près d'une personne sur cinq possède un téléphone mobile. Cet appareil, qui n'existait quasiment pas il y a dix ans, est devenu à la fois un outil professionnel indispensable et un objet personnel qui envahit le quotidien. Ainsi, l'Italien consulte son portable plus de trente fois par jour, l'Américain y parle en moyenne 20 minutes quotidiennement, l'Anglais envoie ou reçoit près de deux minimessages journaliers, les Japonais s'envoient déjà des photos par téléphone et les Coréens sont de fervents joueurs de jeux vidéo sur mobiles.
Le portable cumule les fonctions - mini-ordinateur, appareil photo, console de jeux et bientôt télévision. Il s'affiche aussi comme un objet tout à la fois valorisant et empreint de valeur affective, que l'on songe aux téléphones-bijoux en platine, aux boîtiers design de mille couleurs, à la variété infinie des fonds d'écran et aux sonneries téléchargeables.
Le mobile est aussi au cœur d'une tendance sociétale et économique puissante : les dépenses de communication personnelles ont, selon l'institut d'études Idate, décuplé depuis 1995 et elles devraient quintupler tous les dix ans.
C'est certainement la technologie qui a connu l'expansion la plus fulgurante de l'histoire (20 % de taux de pénétration mondial en une décennie), loin devant l'électricité, le téléphone fixe, la télévision et l'ordinateur. Si, en Europe, aux Etats-Unis ou au Japon, où plus des deux tiers des habitants possèdent un mobile, la croissance ralentit, elle est exponentielle en Chine, en Inde ou en Russie, où le nombre de nouveaux clients a plus que doublé en 2003.

ACCIDENTS DE PARCOURS
Cette explosion a fait prospérer une industrie mondiale qui pèse, selon l'Idate, près de 550 milliards de dollars (442 milliards d'euros) - 468 milliards de dollars pour les opérateurs et 80,4 milliards pour les équipementiers. Cette industrie représente aujourd'hui, après une décennie d'existence, plus du tiers du chiffre d'affaires généré par la téléphonie fixe, industrie pourtant centenaire, et continue d'afficher une croissance à deux chiffres.
Pourtant, derrière la "success story" décrite par les statistiques, se cachent des disparités et accidents de parcours. Du côté des opérateurs, seul le britannique Vodafone est d'envergure mondiale, avec ses 125 millions d'abonnés dans 26 pays. Les acteurs dominants sont essentiellement locaux et souvent détenus par de grands opérateurs de téléphone fixe, autrefois monopoles d'Etat. Dans un contexte d'ouverture à la concurrence et d'euphorie spéculative autour des nouvelles technologies, nombre d'opérateurs, notamment européens, se sont lancés, en 1999 et 2000, dans une boulimie d'acquisitions qui a déséquilibré leur bilan (France Télécom était, en 2002, avec ses 68 milliards d'euros empruntés, l'entreprise la plus endettée au monde), les obligeant à de sévères rationalisations financières. Mais le marché des services de téléphonie mobile n'a jamais cessé de progresser (+ 45 % de 2000 à 2003) et, aujourd'hui, les opérateurs nationaux sont très rentables.
Chez les équipementiers, la concurrence est plus mondialisée... et l'activité plus chaotique. Après les folles années de croissance de 1999 et 2000, leur chiffre d'affaires a chuté de près de 25 % ces trois dernières années. Si le marché des téléphones grand public et largement dominé par le finlandais Nokia a bien résisté, celui des infrastructures de réseaux, très disputé entre le suédois Ericsson, les américains Motorola et Lucent, le canadien Nortel et le français Alcatel, s'est réduit presque de moitié alors que les clients opérateurs coupaient dans leurs investissements. Ces groupes ont dû multiplier les licenciements et délocaliser leur production pour renouer avec les profits. Néanmoins, leurs ventes restent déprimées.

NOUVEAUX ENTRANTS
Et maintenant ? Pour Yves Gassot, directeur général de l'Idate, "2004 va être une double année de transition : sur un plan stratégique, la sortie de crise des acteurs du secteur devrait sonner le retour des acquisitions ; sur un plan technologique, le déploiement de la téléphonie de troisième génération (3G) pourrait redistribuer les cartes de la concurrence".
De fait, nombre d'opérateurs, dégageant une opulente trésorerie, cherchent un relais de croissance via des emplettes, en Europe (où Vodafone convoite SFR) et aux Etats-Unis (où le numéro deux, Cingular Wireless, codétenu par SBC et BellSouth, chercherait à fusionner avec le numéro trois ATT Wireless ou avec T-Mobile). Les équipementiers, dans une logique plus défensive de consolidation de parts de marché, recherchent aussi des rapprochements, alors que, malgré la contraction du marché, de nouveaux rivaux sont montés en puissance, les coréens Samsung et LG dans les téléphones et les chinois Huawei et ZTE dans les infrastructures.
Mais c'est surtout le développement de la troisième génération qui va redynamiser le marché. En donnant l'accès à l'Internet à haut débit aux portables, les opérateurs espèrent doper les revenus par abonné, en ajoutant les recettes du trafic de données (messagerie, échange de photos et de vidéos, téléchargement de jeux, consultation de sites Web, etc.) à celles de la voix. Les équipementiers vont avoir à déployer de nouveaux réseaux. Et les fabricants œuvrent à un renouvellement du parc vers des terminaux multimédias avec fonctions logicielles, appareil photo...
Cependant, la 3G attire aussi de nouveaux entrants, comme l'opérateur hongkongais Hutchison Whampoa, débarquant au Royaume-Uni, en Italie et en Scandinavie, ou Microsoft, qui veut étendre sa suprématie des systèmes d'exploitation pour PC aux téléphones. Autant de bouleversements, des pratiques des consommateurs comme des positions des industriels, qui se concrétiseront vraiment à partir de 2007.

Gaëlle Macke

Les protagonistes mondiaux

Opérateurs :
Le numéro un mondial est le britannique Vodafone (45,6 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2002), devant les japonais NTT DoCoMo (38,3 milliards) et KDDI (22,2 milliards), l'américain Verizon Wireless (19,3 milliards) et l'allemand T-Mobile (18,6 milliards).

Equipementiers :
Le finlandais Nokia occupe le premier rang mondial (28,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2002), devant l'américain Cisco (19,2 milliards), l'allemand Siemens (18,5 milliards), l'américain Motorola (17,5 milliards) et le français Alcatel (15,6 milliards).

Sadam tem em bancos estrangeiros 40 mil milhões de dólares 

ABC

Beirut. Agencias
El derrocado presidente iraquí Sadam Husein, bajo custodia de las fuerzas de la coalición desde el pasado 13 de diciembre, ha dado informaciones sobre el dinero que tiene en el extranjero, sacado del país mientras presidía Irak, según afirmó un miembro del Consejo de gobierno transitorio iraquí, Iyad Alaui, citado hoy por varios periódicos árabes.
"Sadam Husein empezó a proporcionar informaciones sobre el dinero iraquí que depositó en el extranjero" y que el Consejo del gobierno transitorio estima que asciente a "40.000 millones de dólares", es decir, unos 32.000 millones de euros, según declaró Alaui a los periódicos ´Asharq Al Awsat´ y ´Al Hayat´. "El dinero fue depositado en Suiza, Japón, Alemania y otros países bajo el nombre de sociedades ficticias", agregó.
De momento, sin embargo, "su interrogatorio se centra en sus relaciones con organizaciones terroristas. Ya dio nombres de personas que saben dónde están ocultos arsenales de armas empleadas en los ataques terroristas contra el Consejo y las fuerzas de la coalición", precisó Alaui. El responsable iraquí estimó en "más de 5.000 el número de terroristas llegados del extranjero que perpetran ataques en Irak".
Por otro lado, en lo que se refiere al juicio contra el ex presidente iraquí, este responsable afirmó que "el proceso contra Sadam Husein no será público ya que es posible que cite los nombres de países y personas a los que ha dado dinero".

domingo, dezembro 28, 2003

Índice de hoje 

- O fim das ruas chiques
- Porque existe mau hálito

O fim das ruas chiques 

Le Temps

Bahnhofstrasse, Champs-Elysées, les avenues les plus chères au monde se transforment en bazars internationaux. A la place des entreprises familiales, des délices des terrasses, et des fines porcelaines, on y lance prêt-à-porter bon marché, téléphonie au rabais et bijoux en toc à la tête du client.

Tristan Cerf, Zurich
C'en est fini du Kaffee Crème sur la Bahnhofstrasse! Cet automne, le mythique café viennois du St. Gothard a définitivement fermé ses portes sur une histoire sans faute. L'Hotel du St. Gothard est encore là, certes, ainsi que son Hummer Bar, spécialisé dans l'apprêt des crustacés les plus délicats, mais ces deux adresses cachent leurs longues années de tradition et de savoir-faire hôtelier derrière trois épouvantables arcades: un magasin de prêt-à-porter de la sorte la plus rudimentaire, un concessionnaire de téléphones mobiles bon marché, ainsi qu'une boutique d'accessoires et de breloques en aluminium...
Finies les huîtres sur le pouce, en hiver, sous les réflecteurs des chauffages à gaz, avant de prendre le train pour la montagne! Finies les salades au soleil, en été, à regarder les dames chics rentrer de leur shopping, traînant derrière elles des paquets remplis de chaussures italiennes, de cachemires les plus doux, les papiers de soie craquant comme du bois neuf. Tout ça le long d'une des rues les plus chères des cinq continents. C'est fini!
Pas que la rue marchande la plus longue du pays soit devenue bon marché, non, ça, bien au contraire! Pas non plus que la terrasse du St. Gotthard n'ait jamais manqué de clientèle. Non! Il était toujours difficile, à toute heure du jour d'y trouver une place. Les prix pratiqués par la maison n'étaient pas non plus des plus charitables. A 5,50 francs le café et 25 francs en moyenne le plat du jour, on était loin des «restaux du cœur».
Consciente de la perte pour l'animation de la rue, la propriétaire du St. Gotthard, Ljuba Manz, présidente du conseil d'administration de Manz Privacy Hotels, rappelait dernièrement à la presse zurichoise, attendrie par la disparition du St. Gotthard, que la réaffectation de son restaurant en magasins pouvait lui apporter jusqu'à trois fois plus de loyer.
Même chanson 20 mètres plus loin. Il y a plus d'une année, le Real Estate Group remplaçait l'ancien «Mövenpick Feldschlösschens» par une filiale de la Coop et quelques bureaux aux étages. Résultat: 3,1 millions de revenus locatifs annuels à la place d'à peine 0,9 million auparavant.
La crise ne semble donc pas avoir affecté les prix des arcades le long des kilomètres dorés des meilleures rues de Zurich. Bien au contraire. La demande est toujours aussi forte et les prix toujours aussi secrets. Impossible en effet de connaître exactement le prix au mètre carré payé par les commerces. Propriétaires et locataires de la Bahnhofstrasse semblent s'être mis d'accord là-dessus: motus et bouche cousue. Un silence aussi pesant qu'un secret bancaire. On sait pourtant qu'il faut compter environ 7000 francs par année et par mètre carré de loyer pour espérer y dégoter un pignon sur rue. A peine imaginable: le locataire d'un local de 50 m2 doit donc débourser près de 30 000 francs rien qu'en loyer! En moyenne à Zurich, le loyer annuel au mètre carré est évalué à 362 francs. Les surfaces les plus chères se trouvent près de la place de la Gare, là où des dizaines de milliers de personnes passent quotidiennement devant les vitrines, ainsi que sur la Paradeplatz, cœur du système financier suisse.
La raison de ce maintien à la hausse des prix malgré une conjoncture moins favorable tient au fait que la Bahnhofstrasse représente pour beaucoup de chaînes étrangères le moyen le plus visible de pénétrer le marché suisse. Urs Küng, directeur de SPG Intercity Zurich, estimait récemment à 2500 francs de location annuelle par mètre carré la limite après laquelle un magasin ne peut plus espérer rentrer dans ses fonds. Il est donc clair que certains ne tiennent une arcade à la Bahnhofstrasse que pour le prestige et que seules les grandes chaînes de magasins, qui assurent leurs revenus grâce à d'autres filiales, peuvent se permettre une telle adresse. Le magasin de porcelaine Séquin-Dormann l'a appris à ses dépens. En novembre, cette maison centenaire fermait définitivement ses portes donnant sur la Bahnhofstrasse, au grand malheur des dames, et sera remplacée par une filiale de Tally Weijl, au grand bonheur d'autres dames.

Les Champs-Elysées, du caviar au burger
L'avenue la plus chic au monde n'est plus que l'ombre d'une gloire passée. RER, fast-foods et loyers exorbitants ont amené la pègre et l'inélégance.

Béatrice Houchard, Paris
Tous les commerçants de l'avenue vous le diront: les Champs-Elysées, «ça n'est plus ce que c'était...» A les entendre, il y aurait trop de fast-foods, et plus assez d'Américains. Une parfumeuse de la maison Guerlain, dans un bel immeuble en fer forgé datant de 1914, regrette de voir débarquer tous ces jeunes de ce qu'elle appelle pudiquement «les banlieues désargentées», en soupirant: «Ce qui manque, c'est l'élégance...»

L'une des avenues les plus chères
Pourtant, la plus belle avenue au monde est toujours l'une des plus chères, juste après la Ve avenue de New York. Louer un commerce sur «les Champs» coûte 6287 euros par mètre carré et par an. En moyenne. Car le côté droit (en regardant l'arc de Triomphe, actuellement en travaux) est beaucoup plus cher que le côté gauche. C'est «le bon côté», celui des numéros pairs, celui que baigne le soleil.
Les Champs-Elysées devraient pourtant retrouver du lustre: après Cartier, Lancel et Louis-Vuitton s'y installeront l'année prochaine. Mais impossible d'arracher les commerçants à leur nostalgie.
Le pseudo-déclin aurait commencé avec l'arrivée du Réseau express régional (RER) qui met l'avenue anciennement chic à la portée du premier banlieusard venu. Mais c'était... il y a plus de trente ans. D'autres datent la fin de l'âge d'or de l'arrivée des fast-foods, il y a une dizaine d'années. C'est McDo qui a ouvert la voie grâce au maire de Paris de l'époque, un certain Jacques Chirac.... Aujourd'hui, le sandwich sur le pouce est plus demandé que le caviar. Chez Virgin et à la Fnac, les jeunes viennent faire le plein de CD et DVD, avant de passer par toutes les enseignes bon marché à la mode: Gap, Zara, Morgan, Naf Naf.
Pour la responsable des «Comptoirs de Paris», une bijouterie de luxe, le mélange entre les populations et les commerces peut être positif: «Un client chargé de sacs Morgan peut acheter une Rolex à 15 000 euros.» Autre son de cloche chez Bellini, tailleur chic dans la galerie du «66», où une boutique sur deux est à louer: «Les gens viennent au moment des soldes, se plaint le patron. Les gens préfèrent dépenser leur argent dans des voyages. Et puis, soupire-t-il en désignant du menton un jeune Noir qui passe devant son magasin: Avant, on ne voyait pas ça...»

Le désamour des clients étrangers
Dans le luxe, on regrette surtout l'absence des clients étrangers. La clientèle arabe revient depuis l'été. Mais pas les Américains. Au Lido, où provinciaux et étrangers peuvent applaudir la nouvelle revue intitulée Bonheur, on s'est résigné à voir débarquer une clientèle en jean et baskets à côté des smokings et nœuds papillon.
Et pourtant... Miracle des Champs-Elysées, où n'habitent plus que 26 Parisiens: ils restent «le» lieu où l'on se retrouve dans les grands moments, toutes catégories sociales et origines confondues: pour le défilé du 14 juillet, jour de la fête nationale, ou l'arrivée du Tour de France. Comme au soir du 12 juillet 1998, lorsque le nom de Zidane illumina le fronton de l'arc de Triomphe pour marquer la victoire en football de la France «black-blanc-beur». Et le 31 décembre, chaque année, une fois la circulation automobile interdite, c'est sur les Champs-Elysées que des centaines de milliers de personnes tiennent à ouvrir la première bouteille de champagne de l'année.

Rue de Bourg: le bon genre résiste
Sur la fameuse rue lausannoise, confiseurs et fourreurs côtoient McDonald's et prêt-à-porter.

Laurent Busslinger
Fourreurs, bijoutiers, chocolatiers... Dans le dos cossu de l'Hôtel de la Paix, à une encablure du Palace de Lausanne et quelques décamètres de la fameuse table de la Grappe d'Or, la rue de Bourg, à Lausanne, a durablement symbolisé le luxe. Entre Saint-François (la place) et Saint-Pierre (la rue), ce petit paradis de la dépense offrait ses 250 mètres de pavés en pente et ses vitrines bon chic bon genre à la bourgeoisie lausannoise.

Nuances
«Temps passés», grommelleront les nostalgiques, comptant les boutiques remplacées comme un dentiste sadique recenserait les pivots d'une vieille patiente. L'enseigne éteinte de Franz Carl Weber, où le jouet était aristocratique; la fin de la boutique Danoise et l'installation à sa place, en 1998 déjà, d'un McDonald's; la fermeture de Ramax, qui habillait les jambes des dames de grands-mères en petites-filles; la vilaine vitrine borgne du «Mouton à cinq pattes» avec ses soldes tapageuses sur des vêtements déjà dégriffés; le retrait de la librairie Payot; la fin prochaine de la parfumerie du Lion d'Or...
N'en jetez plus? Il est vrai que les enseignes passent plus rapidement, et que les grandes chaînes supportent mieux que les boutiques un loyer approchant 1000 francs le m2. Le sombre tableau demande toutefois à être nuancé. D'abord parce que des anciens résistent, comme le confiseur Blondel ou le tabac Besson, dont Georges Simenon fut client; comme Benjamin fourrures aussi, ou le Diadème et ses diamants. Ensuite parce que des nouveaux comme Swarovski et ses décorations haut de gamme seraient plutôt du style à rajouter de l'éclat. Surtout peut-être parce que la rue n'a jamais été une place Vendôme. Elle recense l'une des plus vieilles pizzerias de Suisse, abritait le cabaret des Faux-Nez et les deux cinémas du Bourg et du Lido. Il y a toujours eu du mélange sur cette artère où le marché se tient toujours le samedi.
C'est peut-être dans ce domaine culturel, d'une certaine animation nocturne que la rue de Bourg a le plus perdu ces dernières années, même si le night-club de la Belle-Epoque s'y accroche toujours. Pour ce qui est des commerces, elle subit, ni plus ni moins, le sort des centres-villes, qui consiste à devoir lutter pied à pied contre les aimants à voitures que sont les centres commerciaux des banlieues.

Porque existe mau hálito 

BBC Brasil

Mau hálito pode indicar doença pulmonar, diz estudo
Cientistas da Universidade de Virgínia, nos Estados Unidos, fizeram um estudo que sugere que o mau hálito pode estar relacionado a problemas no pulmão.
Em um estudo publicado pelo European Respiratory Journal, os pesquisadores dizem que vítimas de problemas como asma e fibrose pulmonar têm um hálito altamente ácido, enquanto o de pessoas sadias tende a ser mais alcalino.
O grau de acidez do hálito, segundo os pesquisadores, vai depender da gravidade da doença.
Os pesquisadores fizeram testes com bafômetros em um grupo de pesssoas saudáveis e em um segundo grupo de vítimas de doenças pulmonares.
Os testes revelaram um grau de acidez constante entre os doentes do pulmão, enquanto o hálito do grupo de pessoas sadias permaneceu alcalino.
Segundo o pesquisador John Hunt, testes com bafômetros capazes de medir a acidez do hálito representam uma maneira simples, barata e rápida de se chegar a um primeiro diagnóstico.
Outros problemas como refluxo gástrico, amigdalite, doença no fígado e no esôfago também estão relacionados ao mau hálito.
Em 90% dos casos, no entanto, o problema está na boca.
A causa mais comum da halitose é a saburra lingual, um material viscoso, esbranquiçado ou amarelado, que se acumula sobre a língua.
A saburra é resultado de restos alimentares que se acumulam sobre a língua, principalmente à noite, quando o fluxo de saliva é menor.

sexta-feira, dezembro 26, 2003

Índice de hoje 

- Cientistas criam "super tubercolose" por engano
- Microsoft quer que remetentes "paguem" pelo spam
- Os mistérios dos fio das teias das aranhas

Cientistas criam 'super tuberculose' por engano 

BBC Brasil

Uma forma virulenta de tuberculose foi criada em laboratório por especialistas durante experiências genéticas com o objetivo de enfraquecer o bacilo responsável pela doença.
A versão mutante do bacilo multiplicou-se mais rapidamente e de forma mais letal do que sua versão original.
Pesquisadores da Universidade da Califórnia em Berkeley estão, na verdade, tentando desativar alguns genes e tornar a bactéria menos mortal. Não conseguiram.
"Esse é um dos poucos organismos hipervirulentos já criados", disse a cientista Lisa Morici.

Tuberculose
A tuberculose é uma das principais causas de mortes no mundo, e os cientistas estão estudando uma estrutura genética para descobrir sua fragilidade que poderia ser explorada em novos tratamentos.
O estudo de Berkeley, publicada na Proceedings of the National Academy of Sciences, se concentrou numa coleção particular de genes que os cientistas acreditam ser responsável pela virulência da tuberculose, ou seja, sua capacidade de infectar.
Os cientistas desativaram esses genes e esperavam ter encontrado uma versão enfraquecida da tuberculose como conseqüência. Mas, ao contrário, o organismo desenvolveu sua virulência.
A supertuberculose matou as cobaias dos laboratórios em sete meses, enquanto os ratos que tinham sido infectados com a tuberculose comum sobreviveram à experiência.

Imunidade
Estudos mais avançados indicaram que mudanças genéticas tiveram o efeito inesperado de abaixar a imunidade do próprio corpo em relação à tuberculose.
Temeu-se que modificações genéticas semelhantes pudessem levar à uma nova forma de tuberculose que poderia ser usada em bioterrorismo, mas Lisa Morici disse que isso não seria muito provável de acontecer.
A bactéria seria difícil de ser transportada na forma de aerosol, o método usado para espalhar sobre uma grande população e, apesar de sua maior virulência no laboratório, o agente transmissor da tuberculose se desenvolve relativamente devagar e pode ser tratado com antibióticos.
"Há vários outros organismos disponíveis que poderiam ser muito mais facilmente manipulados que a tuberculose", explicou Morici.

Microsoft quer que remetentes "paguem" pelo spam 

BBC Brasil

Um grupo de pesquisadores da Microsoft desenvolveu um projeto que pode solucionar, ou pelo menos amenizar, o problema do lixo eletrônico na internet.
O projeto, batizado de Penny Black, é baseado na idéia que revolucionou o sistema de postagem de cartas britânico nos anos 1830: a criação de um selo que transferiu os custos da emissão da carta para os remetentes.
A idéia é que os remetentes de e-mails paguem por isso, e os que recebem não.
"A idéia básica que estamos tentando desenvolver é tornar possível o remetente pagar pelo e-mail que ele enviar", explicou Ted Wobber, do grupo de pesquisa da Microsoft (MSR).
O pagamento pelo envio de lixo eletrônico, também chamado de spam, não seria feito em dinheiro vivo, mas sim na memória e no poder necessário ao computador para interpretar os quebra-cabeças criptográficos.
"Para cada pedaço de e-mail enviado, tiraria-se entre 10 e 20 segundos de energia do computador ", explica Wobber.
O grupo calculou que, se um dia possui 80 mil segundos, uma "taxa eletrônica" de 10 segundos fará com que os remetentes de spam só consigam, no máximo, enviar 8 mil mensagens por dia.
"Hoje, há quem envie milhões de e-mails. Se eles quiserem continuar com isso, terão que investir em máquinas muito mais sofisticadas", acredita o pesquisador.
Como resultado, enviar lixo eletrônico pode se tornar algo custoso no futuro.
Paul Wood, consultor da firma de e mails MessageLabs, aprovou a idéia de transferir os custos para o remetente.
"Um dos problemas fundamentais do spam é que ele não custa nada para ser enviado. Mas o receptor constantemente sofre com congestionamento de sua conexão à internet, perda de tempo e danos à sua máquina", afirma.
Segundo ele, no entanto, para o sistema funcionar é preciso que ele seja mais democrático, e não de propriedade da Microsoft.

Os mistérios dos fios das teias das aranhas 

Le Figaro

Yves Miserey
Une même araignée peut produire jusqu'à huit types différents de fils (1). Le fil cribellé est sans doute le plus primitif d'entre eux. C'est le nom que l'on donne à un fil de capture sec, non gluant et ayant une structure proche du Velcro. Quand on l'observe au microscope électronique, on s'aperçoit qu'il n'est ni rond ni régulier comme un tube, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer. Il apparaît torsadé voire, chez certaines espèces, aplati comme un ver ou, parfois même, semblable à un collier d'escargots ou de coquillages.
Anya Hawthorn et Brent Opell, deux biologistes de l'université de Virginie (Etats-Unis), s'intéressent depuis plusieurs années à ces fils. Ils ont découvert que leur surface n'est pas lisse, qu'elle ressemble plutôt à un paillasson ou à une chevelure. En fait, elle est tapissée de tout un écheveau de filaments microscopiques emmêlés. Si on augmente la puissance de grossissement, on dirait un plat de spaghettis. Evidemment, les insectes dont les pattes et les antennes se prennent à ces fibrilles n'ont aucune chance de pouvoir s'en décrocher avant que l'araignée ne se précipite sur eux.
Après toute une série d'expériences menées en laboratoire, les deux chercheurs américains ont découvert que cette structure en filaments fonctionne aussi comme un aimant. Elle a tendance à attirer les proies quand elles s'approchent et parvient même à les scotcher au moindre contact. Un fil cribellé suspendu à côté d'une surface lisse en verre ou en métal s'y trouve soudainement plaqué quand on l'approche. Il est alors très difficile de le détacher sans le déchirer.
Ce phénomène n'est pas dû à un quelconque système de ventouses mais aux forces électrostatiques qui s'exercent à l'échelle moléculaire au niveau de chaque microfibrille. On les appelle les forces de Van der Waals, du nom du physicien hollandais qui les mit en évidence au début du siècle dernier, ce qui lui valut d'ailleurs le prix Nobel en 1910. Le gecko, un gros lézard tropical qui a des millions de poils microscopiques au bout de ses doigts, utilise aussi cette technique pour «se coller» sur n'importe quelle surface. C'est ainsi qu'il peut courir à la verticale sur une vitre sans jamais tomber (2).
Mais Anya Hawthorn et Brent Opell n'en ont jamais fini avec le fil cribellé. Ils progressent à petits pas dans cet univers qui nous est encore presque totalement inconnu. Dans leur dernière étude (3), ils ont comparé le pouvoir d'adhérence du fil produit par Hyptiotes avec celui produit par Hypochilus. Le premier a une surface plutôt régulière, le second est beaucoup plus grumeleux.
Les deux biologistes ont eu du mal au départ car il leur a fallu relâcher dans la nature leurs Hypochilus pour qu'elles consentent à faire du fil. Mais après, ils se sont régalés car ils ont découvert que le pouvoir d'adhérence du fil torsadé (Hypochilus) augmente quand l'air se charge d'humidité alors que le fil uni de l'autre espèce se révèle beaucoup moins performant. Autrement dit, la forme du fil joue aussi un rôle important, autant que la surface.
Il n'y a pas de quoi s'extasier devant une telle découverte, penseront certains. Elle permet pourtant aux deux biologistes d'émettre l'hypothèse que le fil lisse et régulier est sans doute une forme primitive qui a été remplacée au fur et à mesure de l'évolution par une forme plus noueuse. Cette structure de fil est d'ailleurs plus fréquente dans la nature. On est encore bien loin de tout savoir sur les fils d'araignée.
(1) La Soie animale et le comportement, de Bertrand Krafft, 2003.
(2) Nos éditions du 28 août 2002.
(3) Journal of Experimental Biology, 206, 2003.

quarta-feira, dezembro 24, 2003

Índice de hoje 

- No Natal... não nasceu Jesus
- As bolhas do champanhe
- Marte tem a chave da história do Sistema Solar?
- A Constituição chinesa protegerá os empresários e a propriedade privada
- Natal da Europa das nações

No Natal... não nasceu Jesus 

Público

Por DAVID KEYS COM ISABEL SALEMA
Natal tem as suas origens 300 anos antes do nascimento de Cristo, segundo uma equipa de investigadores britânicos concluiu recentemente.
Apesar de há muito tempo se saber que a decisão de declarar 25 de Dezembro como o dia do nascimento de Jesus foi tomada no século IV pela Igreja, sob influência do imperador romano Constantino, houve sempre dúvida sobre as razões exactas da escolha.
A data terá sido escolhida, descobriram agora os investigadores, porque Constantino acreditava que o deus romano do Sol, Hélios, e Cristo eram virtualmente a mesma coisa, e 25 de Dezembro tinha sido decretado com o dia do nascimento do Sol 50 anos antes por um dos seus antecessores - o imperador Aurélio.
Aurélio, por sua vez, parece ter escolhido 25 de Dezembro porque desde a reforma do calendário romano, feita pelo imperador Júlio César em 46 a. C., esse dia foi fixado oficialmente como a data do solstício de Inverno. O mistério está exactamente na razão da escolha, uma vez que a data real para o solstício no tempo de Júlio César era 23 de Dezembro (este ano, à latitude de Lisboa, foi às 7h03 de 22 de Dezembro). Os académicos sempre se interrogaram sobre o porquê da escolha do dia 25.
Esta investigação histórica traz uma nova luz sobre as origens remotas pré-cristãs do Dia de Natal, afirmando que o nascimento do Sol foi quase de certeza fixado no equivalente antigo do 25 de Dezembro, quando este dia era de facto o solstício de Inverno e marcava realmente o renascimento anual do sol - o dia em que o sol começa de novo a ficar mais alto no céu e os dias a tornarem-se mais compridos. Para conseguir fazer essa equivalência, os investigadores recorreram aos potentes computadores do Nautical Almanac Office, descobrindo que era necessário recuar à primeira metade do século III a. C.

O Colosso de Rodes
A nova investigação sugere que um acontecimento-chave pode ter provocado toda a tradição do 25 de Dezembro. Esse evento foi a consagração da maior estátua ao Deus do Sol Hélios da Antiguidade Clássica - o Colosso de Rodes -, com 34 metros de altura e 200 toneladas. Considerada uma das sete maravilhas do mundo, foi destruída por um terramoto e não chegou até nós nenhuma representação da estátua.
A provável data da consagração foi 283 a. C.. E nesse ano o solstício ocorreu em Rodes por volta do nascer do Sol do dia 25 de Dezembro. A data da construção do Colosso - ou outro acontecimento na primeira metade do terceiro século a. C. - foi sem dúvida preservada pelos académicos em Rodes ou Alexandria e parece ter passado para César através dos cientistas do Egipto, no período helenístico, que aconselharam o imperador com as suas reformas do calendário.
Depois de César, a dimensão do Império Romano aconselhava a nunca tomar a sua unidade como certa. Por isso, durante e depois do século III a. C., os imperadores foram usando cada vez mais o culto do Sol como força para unificar o império.
No final do século III, o Sol - agora chamado Sol Invictus (o Sol Invencível) - começou a ser visto quase em termos monoteístas, sendo os outros deuses olhados como subservientes da divindade solar ou como diferentes facetas dele. O salto seguinte em direcção ao proto-Natal chegou em 274 d. C., quando o imperador Aurélio declarou que o Sol Invictus era "Senhor do Império Romano".
A promoção do Deus do Sol a esta posição suprema deu-se porque Aurélio acreditava que o Sol Invictus o tinha ajudado a derrotar os rebeldes do Médio Oriente que ameaçavam a unidade do império. Em honra da vitória, o imperador construiu um enorme templo ao Sol. Foi aí que Aurélio instalou duas enormes estátuas saqueadas da cidade revoltosa, Palmira, actualmente uma ruína no deserto da Síria. Uma representava o deus do Sol oriental, Shamash-Hélios. A outro o deus chefe dos rebeldes, Bel, ou mais provavelmente o seu associado, a divindade Yarhibol, em parte solar e completada com os raios solares que emanam da sua cabeça. O novo templo foi consagrado a 25 de Dezembro - o dia que o imperador Aurélio pensava ser o do nascimento do Deus do Sol.
Cerca de meio século depois da consagração do templo, o primeiro imperador romano cristão, Constantino, fundiu o culto do Sol com a cristandade, dando a entender que Cristo era, de facto, a manifestação terrena do Sol Invictus. O dia 25 de Dezembro tornou-se o Natal. O homem-deus cristão era também referido como o Sol da Justiça e num mosaico na cripta da Catedral de S. Pedro, no Vaticano, Jesus era - e ainda é - adornado com raios solares e guiava um carro, tal como o Sol Invictus.
"A escolha de Constantino de 25 de Dezembro como o dia para celebrar o nascimento do seu patrão divino, Cristo, tem que ser vista no contexto da tradição em que Aurélio se baseou e pode perfeitamente ter tido origem nas celebrações do solstício de Inverno em Rodes cerca de seis séculos antes", disse um dos cientistas britânicos envolvidos na investigação, Alaric Watson, autor de uma importante obra sobre o período, "Aurélio e o Terceiro Século".
"Constantino viu claramente o seu patrão divino - inicialmente Sol Invictus, mas depois Cristo - da mesma forma que Aurélio o tinha visto. A imagética de Cristo, como a dos cultos dos soberanos dos mundos romano e helenístico, deve muito à teologia solar", disse.
A verdadeira data do nascimento de Cristo não é conhecida, apesar de várias tradições anteriores ao século IV e cálculos por computador a colocarem no período de Janeiro a Março ou em Novembro, provavelmente no ano 4 a. C.
Carlos Azevedo, padre, vice-reitor da Universidade Católica de Lisboa e professor de arte cristã, reconhece que não se sabe quando foi o nascimento de Cristo e brinca: "Não há um Bilhete de Identidade." Esta nova investigação é mais um pormenor para a explicação da substituição dos cultos, "porque a festa do Natal é criada no início do século IV pela Igreja para substituir a festa do solstício de Inverno, uma festa ao Sol quando os dias começavam a crescer." E acrescenta: "Foi o maior sucesso de inculturação do cristianismo."
A primeira representação do Natal, termina o padre, aparece em Roma logo no século IV, num sarcófago hoje guardado nos Museus do Vaticano. "Cerca de 320 d. C., estão lá o menino, a manjedoura, o jumento, o boi e o alpendre. A Nossa Senhora e o S. José só aparecem depois. O jumento e o boi estão sempre porque representam a humanidade."

A evolução do Natal em datas
Quando o 25 de Dezembro foi escolhido como Dia de Natal, consagrava uma tradição de 600 anos

283 a. C. - Neste ano, o solstício de Inverno ocorreu em Rodes por volta do nascer do Sol do dia 25 de Dezembro. O Colosso de Rodes, a maior estátua da Antiguidade Clássica dedicada ao Sol, foi consagrada nesse ano

46 a. C. - Reforma do calendário por Júlio César, o solstício de Inverno foi declarado oficialmente 25 de Dezembro

4 a. C. - Não se sabe a data exacta do nascimento de Cristo, mas foi provavelmente a 4 a. C.

274 d. C. - O imperador Aurélio declarou que o Sol Invictus era "Senhor do Império Romano". No mesmo ano, consagra-lhe um templo a 25 de Dezembro, dia que pensava ser o do nascimento do Deus do Sol

Cerca de 320 d. C. - Meio século depois de Aurélio, o primeiro imperador romano cristão, Constantino, fundiu o culto do Sol com a cristandade. O dia 25 de Dezembro tornou-se o Natal

As bolhas do champanhe 

Le Figaro

Isabelle Brisson
Rien de plus éphémère qu'une bulle de champagne. «Entre sa naissance et son éclatement à la surface d'une flûte, il ne s'écoule que quelques dixièmes de secon des», explique Gérard Liger-Belair, maître de conférences à l'université de Reims, qui vient de recevoir le prix coup de coeur 2003 de l'académie Amorim pour son étude physico-chimique du phénomène. Le scientifique a en effet observé et modélisé la naissance, le décol lement, l'ascension et l'éclatement des bulles de champagne qui jusqu'à présent ne faisaient l'objet que d'hypothèses.
Il tente d'expliquer le processus. Le champagne est une solution d'eau et d'alcool diluée en macromolécules complexes et sursaturée en dioxyde de carbone ainsi que de protéines et de glycoprotéines. La deuxième fermentation de ce vin se produit dans la bouteille. Cette dernière ne laisse pas, comme dans le fût poreux, échapper les molécules de dioxyde de carbone (CO2) formées par la macération des raisins. Du CO2 gazeux reste piégé dans le col de la bouteille.
A l'ouverture de celle-ci, le gaz se libère, et le CO2 dissous ne demande plus qu'à quitter le liquide. Il part à la rencontre de minuscules poches d'air présentes dans les impuretés déposées sur le verre, des poussières provenant majoritairement des vêtements et torchons d'essuyage. Elles se présentent en forme de petits tubes creux microscopiques. L'air aspire le CO2 qui s'engouffre, grossit et décolle. C'est donc la rencontre de ces deux gaz qui fait la bulle. Un phénomène très violent à cette échelle qui se reproduit pendant plusieurs heures jusqu'à ce que le CO2 s'épuise. Une fois détachées de leur site de formation, les bulles deviennent sphériques et se dirigent vers la surface.
A les filmer avec une caméra capable d'enregistrer jusqu'à 2 000 images par seconde et à les regarder au microscope, ces minuscules bulles forment en surface un tapis. Lorsque l'une d'entre elles éclate, elle développe une énergie qui se répercute sur les bulles voisines durant un dix millième de seconde pour former une fleur. Une bulle est en effet généralement accompagnée d'une formation de six voisines bien calibrées. Elles sont émises à la même profondeur dans le verre pour atteindre la surface à la même vitesse et à la même taille. «Plus les bulles montent lentement, plus la fleur est belle, car elles arrivent à la surface légèrement plus grosses», observe enfin Gérard Liger-Belair.
Mais, au fait, servent-elles à quelque chose les bulles de ce vin pétillant ? «Hormis accélérer le passage de l'alcool dans le sang, elles ont certai ne ment un effet exhausteur d'arô mes», estime le scientifique qui ouvre des voies de recherche dans ce sens à d'autres scientifiques qui en éprouveraient l'envie. En océanographie, des principes physico-chimiques similaires au processus observé dans le Champagne ont été étudiés. Des échanges de particules se produisent ainsi entre l'océan et l'atmosphère. Les gouttelettes de surface plus concentrées que les autres contiennent des composés qui, relâchés, se retrouvent en altitude dans la stratosphère. Ces embruns jouent le rôle de noyau de condensation pour former la pluie.

Marte tem a chave da história do Sistema Solar? 

ABC

FRANCISCO ANGUITA. Profesor de Geología Planetaria en la Universidad Complutense
Cuatro décadas de exploración nos han proporcionado muchas respuestas, pero también han obligado a los científicos a plantearse nuevas preguntas sobre el Planeta Rojo. ¿Sigue activo alguno de los volcanes gigantes de Marte? ¿Habrá movimientos sísmicos? ¿Cuándo circuló por última vez el agua por su superficie? ¿Existen en el subsuelo zonas con agua líquida? ¿Realmente hubo un océano en la gran depresión (5.000 m de profundidad) del norte? ¿Qué significa el gran escalón (15.000 km de longitud) que delimita esta depresión? ¿Ha habido alguna vez glaciaciones? Si las hubo, ¿fueron simultáneas con las terrestres? ¿Ha experimentado el eje de rotación marciano tumbos caóticos a lo largo del tiempo, e incluso recientemente? ¿Podría ser Marte el paradigma del Cambio Global, y por lo tanto una clave para el futuro de la Tierra?
Este catálogo de preguntas apasionantes no está completo: si bajásemos al detalle, la lista de misterios marcianos cubriría todo este artículo. Pero sí son suficientes, espero, como para transmitir al lector toda la fuerza de una de las fronteras científicas más apasionantes del siglo recién comenzado. Un momento en el que los científicos tienen en sus manos las armas adecuadas para un asalto en toda regla a esta fortaleza en forma de pequeño planeta, que el pasado verano estuvo a sólo 90.000.000 de km. de distancia, y que guarda un tesoro único de conocimientos. En efecto, los científicos planetarios dicen que Marte tiene la clave de la historia del Sistema Solar. ¿Por qué? ¿Qué tiene este planeta de especial?
Desde el punto de vista de la energía que almacenan, los planetas se pueden comparar a recipientes de distintos tamaños: en la cuchara, la sopa se enfría antes que en el plato, y en éste más deprisa que en la olla. Júpiter seguirá conservando energía hasta que el Sol se extinga, pero la Tierra sólo se mantendrá caliente hasta dentro de 2.000 millones de años, y Mercurio y la Luna se han enfriado hace largo tiempo. Un planeta aún caliente sigue produciendo nuevas rocas (por ejemplo, sus volcanes arrojan lavas), mediante las cuales los geólogos planetarios pueden reconstruir su historia. Ahora bien, las rocas nuevas no surgen, lógicamente, de la nada, sino de la destrucción de rocas antiguas: quizá esa lava se formó por fusión de una roca sedimentaria, que contenía fósiles. Así que estas recicladoras de rocas que llamamos planetas están, como Penélope su tejido, construyendo y al mismo tiempo destruyendo su historia.
Por eso la importancia del tamaño de los planetas: Venus y la Tierra, los más grandes de los planetas interiores, almacenaron mucha energía, por lo que siguen produciendo gran cantidad de rocas nuevas: Venus renovó casi toda su superficie hace sólo 500 millones de años (mediados de noviembre, si redujésemos a un año la historia del Sistema Solar), y las dorsales submarinas de la Tierra siguen funcionando como fábricas de fondo oceánico. De alguna forma, son planetas amnésicos, que han borrado su historia. ¿Podremos comprender alguna vez el origen de la vida, si apenas sabemos cómo era la Tierra en el periodo Arcaico?
Pero eso no ha sucedido en Marte, cuyo tamaño, mayor que el de Mercurio pero menor que el de la Tierra, le ha permitido un equilibrio exquisito entre destrucción y producción de rocas: Marte no ha destruido su pasado. Allí encontraremos grandes extensiones de terreno que nos contarán los turbulentos comienzos (bombardeos asteroidales, quizás el origen de otra vida), pero también sedimentos lacustres, marinos y glaciares que nos permitirán descifrar su evolución reciente, y compararla con la nuestra. Cuando hayamos sondeado el subsuelo, instalado sismómetros, o (más adelante) traído a la Tierra muestras de Marte, sabremos mucho más no sólo sobre el pequeño vecino, sino también sobre nuestro propio planeta.

A Constituição chinesa protegerá os empresários e a propriedade privada 

ABC

ANTONIO FERNÁNDEZ ARCE. CORRESPONSAL
PEKÍN. Por primera vez en su medio siglo largo de existencia, la República Popular China consagrará constitucionalmente la protección de la propiedad privada y los derechos de los empresarios. Para ello, el Partido Comunista (PCC) acaba de presentar a la Asamblea Popular Nacional (Parlamento) la propuesta oficial de reformar la Constitución.
Wang Zhaoguo, vicepresidente del Comité Permanente de la APN y miembro del buró político del Partido Comunista, explicó a los legisladores el contenido y los alcances de la enmienda que incorporará a la Constitución la «Teoría de las Tres Representaciones» del ex presidente Jiang Zemin. Según esa teoría, aprobada por el partido a mediados de noviembre del año pasado, «el PCC debe representar a las fuerzas productivas avanzadas, la cultura avanzada y los intereses de la mayoría de toda la población china».

Enmienda trascendental
La trascendencia de esta nueva enmienda de la Constitución china radica en que será alterado el principio político constitucional de que «el Partido Comunista de China es la vanguardia de la clase obrera china». Y será reemplazado por la frase «El Partido Comunista de China es la vanguardia de la clase obrera china, del pueblo chino y de toda la nación china». Con lo cual se borra definitivamente el viejo concepto de separación de clases y se acoge a los sectores empresariales y capitalistas nacionales. E incluso, se abre las puertas del partido a éstos, siempre que acaten los estatutos del partido comunista.
En su edición de ayer, el Diario del Pueblo, portavoz oficial del partido, explicaba que «el concepto de las tres representaciones, así como el marxismo, el leninismo, el pensamiento de Mao Zedong y la teoría de Deng Xiaoping, debe ser uno de los principios guías de la vida política y social de la nación».
El diario afirma que el PCC «debe representar siempre las tendencias del desarrollo chino, de sus avanzadas fuerzas productivas, la orientación de la avanzada cultura y los fundamentales intereses de la abrumadora mayoría del pueblo chino».
En tal sentido, «la enmienda constitucional sobre protección de la propiedad privada coloca los bienes privados de los ciudadanos chinos en pie de igualdad con la propiedad pública».
Considerada como un puntillazo a la economía planificada heredada de la época de Mao, la enmienda constitucional, la cuarta que se hará a la Constitución de Deng Xiaoping, promulgada en 1982 para permitir la reforma y la apertura al exterior, será con toda seguridad aprobada en marzo, cuando sesione el segundo pleno de la Décima Asamblea Popular Nacional.
Según el texto aprobado por el partido, la Constitución dirá expresamente que «La propiedad privada obtenida legalmente no podrá ser violada». Se agregarán artículos como el que reclama un armonioso desarrollo entre la civilización material, política, y cultural, el perfeccionamiento del sistema de requisición de tierras y la mayor promoción de la economía no estatal.
El vicepresidente del Comité Permanente de la APN, Wang Zhaoguo, afirmó también que figuran entre las enmiendas propuestas por el partido el respeto y la protección de los derechos humanos y el establecimiento y perfeccionamiento del sistema de seguridad social adaptado al desarrollo económico.
Mantuvo ante los legisladores que todas las enmiendas, como aquella que reclama que se fije en cinco años el mandato de los diputados, que ahora fluctúa entre tres y cinco años, son propuestas para su aprobación legislativa después de que se estudien y se discutan convenientemente.

Lucha contra la corrupción
Coincidiendo con la propuesta de modificación de la Carta Magna, el fiscal general de la Fiscalía Suprema del Pueblo, Jia Chunwang, ha advertido de que el número de delitos cometidos por funcionarios públicos sigue siendo muy elevado, por lo que instó a las autoridades a continuar con su lucha contra la corrupción y el abuso de poder.
Según Jia, en los once primeros meses de 2003 se registraron 38.025 casos de «delitos públicos» en los que estuvieron implicados 41.797 sospechosos. De estos casos presentados ante la Justicia, 16.472 fueron por malversación y soborno, es decir, el 53,4 por ciento del total, lo que representa un aumento del 4,8 por ciento con respecto al mismo periodo del año anterior.
Además, en este mismo periodo, las procuradurías de todo el país aprobaron la detención de 682.158 presuntos criminales, de los 41.797 habían cometido delitos públicos.
«Actualmente, el caldo de cultivo para la corrupción sigue existiendo en el país, y el índice de delitos públicos sigue siendo muy alto», indicó el fiscal general en un encuentro de fiscales en Pekín, subrayando que «esto requiere que los departamentos fiscales del país pongan como objetivo principal en sus agendas la lucha contra este tipo de delitos».

Natal da Europa das nações 

Diário de Notícias

Vasco Graça Moura
Mais uma vez, a França e a Alemanha foram as grandes derrotadas no seu projecto de hegemonia sobre a Europa. Desde o arranque da Convenção que volta e meia ambas brindavam o Mundo com a expressão das suas veleidades, o bluff das suas manobras e a manifestação das suas ameaças. E na «ponta final» viu-se.
Com uma importantíssima irradiação cultural durante séculos, a França e a Alemanha iam compensando com o ascendente desse imenso prestígio o facto de serem os dois países europeus que ao longo da História acumularam as frustrações mais significativas no tocante a um domínio sobre a Europa. Para a Alemanha, basta pensar nas duas guerras mundiais do século XX; para a França, no falhanço da disputa do império entre Francisco I e Carlos V e na débâcle das ambições napoleónicas que culminou em Waterloo. Isto para não falar, já noutro plano, no desastre consumado que é a própria produção cultural francesa actual, tão débil em certas áreas que teve de inventar uma pantomina cocasse que dá pelo nome de «excepção cultural».
Nos intervalos dos insucessos imperiais, os banhos de sangue e de intolerância das guerras de religião e da Revolução Francesa deixaram mais umas quantas marcas características e torpes na história europeia.
Por outro lado, a França e a Alemanha, agora tão propensas a puxar dos seus galões de «países fundadores» não se lembram de que as instituições europeias, na sua primeira forma, surgiram para assegurar a paz, sim, mas também a regulação dos interesses económicos, nomeadamente no tocante ao carvão e ao aço que então eram matérias primas essenciais, e a reconstrução de um conjunto de países seriamente afectados pela guerra. E muito menos se lembram de que a entrada de outros países na União Europeia não foi uma «concessão» por elas outorgada: as adesões sucessivas corresponderam a uma evolução histórica necessária ante a conjuntura mundial, a objectivos partilhados e a condições aceites por todos os protagonistas.
Mas a França e a Alemanha não aprenderam. A CIG debruçou-se sobre um projecto cujas figuras de poder só tinham sido pensadas no interesse delas. O despeito que mostraram confirma-o ex post, como já o confirmava ex-ante a sua tentativa de chantagem a propósito do orçamento comunitário.
As divisões europeias quanto ao Iraque, primeiro, e a arrogante derrogação unilateral do pacto de estabilidade pela França e pela Alemanha, depois, abalaram definitivamente a confiança que os outros países podiam ter nelas (e quanto ao Iraque resta saber o que é que ainda se virá a saber...).
O princípio da igualdade entre os Estados foi posto em crise em termos inaceitáveis. Um tratado desta envergadura não podia ser negociado numa desconfiança recíproca e com uma reserva mental que nega tanto o seu espírito como os seus objectivos. O problema não estava tanto no articulado, como na má fé negocial e nos receios quanto a uma dinâmica talvez imparável.
A União Europeia não pode fazer-se de cima para baixo nem de uma só vez. A CIG tinha de falhar porque vários interesses nacionais convergiram em desconjuntar um hipotético interesse europeu, não concebido nem vivido como tal na generalidade dos países.
Além disso, em vésperas de eleições europeias, que frequentemente servem para polarizar e exprimir descontentamentos, seria imprudente que 25 governos arriscassem a criação de mais um factor de descontentamento susceptível de os penalizar.
A Europa das nações está para durar. Antes isso do que um presente envenenado no sapatinho.

terça-feira, dezembro 23, 2003

Servir os vinhos tintos à temperatura certa 

Le Monde

Marcel Donzenac
Chambrer un vin rouge, c'est le sortir de la cave, où il est conservé à la fraîcheur, pour le porter à la température de la pièce où il sera consommé. L'expression, sinon la coutume, serait née, selon Littré, en Suisse vers 1870.
A cette époque, il ne faisait guère plus de 15 à 17 °C dans les maisons. Les progrès du chauffage central ont porté cette température au-delà de 20 °C. Or la chaleur n'est pas bonne pour les vins rouges, qui risquent de "casser". La température idéale d'une cave à vins se situant entre 12 et 14 °C, il vaut sans doute mieux n'en sortir le vin à chambrer que le plus tard possible.
La solution noble, classique, consiste à envelopper la ou les bouteilles vénérables dans des linges humides, préalablement tiédis sous un robinet d'eau puis essorés. Deux erreurs grossières à éviter : ne jamais plonger une bouteille dans l'eau chaude, ni la poser sur un radiateur.
On peut aussi utiliser la carafe, dont le rôle ne se limite pas à la décantation des vins qui contiennent un dépôt. C'est son effet le plus visible, mais ce n'est pas le plus valorisant pour le vin. La carafe permet en effet de servir un vin rouge dans les meilleures conditions, quasiment au sortir de la cave.
Si l'on désire procéder dans les règles, le vin, après avoir été présenté à table dans sa bouteille (non poussiéreuse !), doit couler doucement dans la carafe, où il va libérer tous ses arômes pour arriver dans les verres au faîte de sa perfection... et à la bonne température !
Il faut essayer pour s'en persuader : même les petits vins sont bonifiés par l'opération, qui prend cependant toute son ampleur sur des vins nobles et de grands millésimes. Sans donner dans le passéisme ou la maniaquerie, la carafe gagne à être transparente - et en verre clair. Les pichets opaques, teintés, ou translucides, masquent la couleur ("robe") du vin, qui contribue au plaisir des yeux. Le col doit être étroit pour empêcher le vin de s'éventer et lui conserver la plénitude de ses arômes pendant toute la durée du service.
Que la carafe doive être propre et inodore tombe sous le sens. Avant une première utilisation, vérifier qu'elle a une capacité suffisante en la rinçant, ce qui permet aussi de la mettre à la température désirée.
Si l'on ne possède pas de cave de jour, l'usage du thermomètre en cuisine peut se révéler très utile. La température se prend en plongeant le thermomètre dans le vin, par le goulot de la bouteille (sans le laisser échapper !). Pour éviter cet accident, il suffit de choisir un thermomètre muni d'un anneau et de le relier à un fil. Certains thermomètres, en forme de stylo avec agrafe, peuvent prendre place dans la poche intérieure du veston, mais ils intéressent plus les professionnels que les amateurs.
Car il est hors de question de sortir le thermomètre sous le nez de ses invités. On écartera donc les modèles fantaisistes, comme les anneaux à poser autour de la bouteille ou les contre-étiquettes aux couleurs changeantes, qui indiquent avec une bonne précision la température... du verre de la bouteille !
Quand on sort de cave de très grands vins (ou de très vieux al- cools), il ne faut pas sous-estimer les verres, qu'il vaut mieux à température ambiante ou légèrement trop frais que trop chauffés. Un bon moyen consiste à les rincer à l'eau mitigée avant de les essuyer soigneusement avec un torchon fin et inodore - et consacré à ce seul usage.
A l'inverse, si l'on doute de certains vins, trop jeunes, trop acides ou trop verts, on les servira à un ou deux degrés au-dessous de leur température optimale : les lois physiques qui gomment une partie des arômes éliminent aussi efficacement les défauts !
Enfin, il est un auxiliaire paradoxalement indispensable : le seau à glace. Habituellement réservé aux champagnes et autres vins blancs, il servira aussi pour les vins rouges et pas seulement l'été, par temps de canicule. En effet, il faut veiller à ce que la température du vin ne dépasse pas les maxima recommandés pour chaque catégorie, et, dans tous les cas, 19-20 °C.
Or le vin se réchauffe rapidement à la température ambiante, dans la bouteille et encore plus vite dans le verre. Le moyen le plus simple pour pallier cet inconvénient est de rapporter la bouteille ou la carafe à la cuisine, de la plonger dans un seau avec de la glace largement additionnée d'eau (mais sans sel !) et de contrôler la température avec le thermomètre. Au restaurant, on n'hésitera pas à réclamer le seau à glace, même si le garçon, mal informé, émet des objections.

Pour en savoir plus

Températures de service des vins rouges.
- Rouges jeunes et légers : 11-14 °C (température de cave).
- Rouges plus corsés, jeunes : 14-16 °C.
- Rouges corsés, à maturité : 15-17 °C.
- Vins rouges tanniques : 16-18 °C.
- Grands millésimes rouges : 16-19 °C.
Aucun vin, même et surtout parmi les plus grands, parfois assez fragiles à leur apogée, ne supportera une température de plus de 19 °C ; 20 °C au grand maximum, en période caniculaire.

A lire. Les Livrets du vin, la dégustation, de Pierre Casamayou (Hachette, 127 p., 12,50 € ) ; Dégustation du vin, de Nicole Croft (Broquet, 64 p., 10 € ).

segunda-feira, dezembro 22, 2003

Os mais ricos em 2050 

Le Figaro

Muriel Motte
Avec leur taux de croissance de 8,2% en rythme annuel au troisième trimestre – du jamais vu depuis 20 ans – les États-Unis peuvent espérer demeurer dans la course des pays les plus riches du monde. Ce qui semble aujourd'hui évident pour la première économie mondiale, dont la capacité de rebond ne laisse pas de fasciner les Européens, l'est moins dans l'esprit des experts de la banque Goldman Sachs. A les lire, le palmarès des six pays les plus prospères de la planète sortira bouleversé des quatre prochaines décennies. En 2050, les États-Unis et le Japon y figureront toujours. Mais l'Italie, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France auront été délogés par un quatuor de poids : le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.
«The BRICs», comme l'ont surnommé les économistes de Goldman Sachs à partir des initiales de ces puissances montantes, est donc le nom à ne pas oublier à l'avenir. Les Français ne doivent plus ignorer que le PIB (en dollars) de leur pays sera doublé par celui de l'Inde en 2020, de la Russie en 2024 et du Brésil en 2031. L'Allemagne pourrait être doublée par la Chine au cours des quatre prochaines années ; le Japon subirait le même sort en 2015 et les États-Unis en 2039. Bref, d'ici à 2050 les 4 Bric pèseraient plus lourd que les actuels 6 pays les plus riches du monde (G 7 hors Canada), alors que leur richesse cumulée ne dépasse pas aujourd'hui 15% de celle du G 6.
Ces pronostics peuvent prêter à sourire tant les prévisions, surtout à si long terme, sont régulièrement démenties par les faits. «Nos projections sont optimistes dans le sens où elles supposent que ces pays se développeront avec succès», autrement dit sans drame ni contretemps majeurs, se défendent les experts de Goldman Sachs. Elles prennent en compte les dernières prévisions démographiques et les modèles de développement déjà expérimentés. Et elles sont «économiquement sensées et cohérentes», argumentent-ils.
Ce développement des Brics est attendu par deux canaux : un taux de retour sur investissements élevé dans la mesure où leur stock actuel de capital est faible. Sur cette base, le moindre investissement supplémentaire génère une croissance rapide des moyens de production. Par ailleurs, ces pays vont bénéficier dans les prochaines années des technologies mises à leur disposition par les pays déjà développés. Mécaniquement, leur taux de change devrait dans le même temps profiter de leur croissance dynamique, en s'appréciant par rapport au dollar : 300% en 50 ans, soit 2,5% par an en moyenne, estime la banque. Ses experts précisent ainsi que deux tiers du développement de la richesse des Brics exprimée en dollars proviendront de leur taux de croissance réel, un tiers émanant de la hausse de leur monnaie.
Le profil de développement des quatre géants émergents ne sera toutefois pas similaire. Le taux de croissance moyen du Brésil sur la période est attendu autour de 3,6% par an. En Chine, il devrait ralentir par rapport aux sommets actuels. «Le taux de croissance devrait tomber à 5% en 2020 par rapport aux 8,1% attendus cette année. Au milieu des années 2040, il ralentira autour de 3,5%», précise la banque. «Pour autant, le taux d'investissement élevé, l'abondante main-d'oeuvre et la politique de convergence menée par le pays feront de la Chine la première puissance mondiale en 2041.»
L'Inde devrait apparaître comme le pays le plus dynamique de la bande. Son taux de croissance attendu ne tombera pas en dessous de 5% en moyenne annuelle et le PIB du pays dépassera celui du Japon en 2032. D'ici à 2050, New Delhi peut espérer avoir multiplié par 35 sa production intérieure brute par habitant.
Du côté de la Russie, la décroissance attendue de la population exercera probablement à terme une pression négative sur le développement. Mais la convergence vers l'Europe de l'Ouest va être payante et le pays sera probablement le plus riche du quatuor en termes de PIB par tête.
Justement, si les pays aujourd'hui considérés comme «riches» cherchent un réconfort, c'est dans l'évolution de leur PIB par habitant qu'ils peuvent encore le trouver. La faiblesse relative de leur taux de natalité préservera au cours des prochaines décennies la prospérité de leurs ressortissants. En 2050, la richesse par habitant de la Chine sera globalement équivalente à celle des Américains aujourd'hui.

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